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 :: Le quartier des arts Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
(charlotte) s'essouffle le temps
Siobhan Mackey
Pseudo : une gorgone

Messages : 180

Date d'inscription : 12/01/2024

FC + Crédits : carey mulligan (martini police)

Âge du personnage : trente-huit ans bien tassés, on regarde l'aiguille courir et on attend la suite.

Occupation : avocate en droit de la famille - ça ne s'invente pas

Grand rêveur
Siobhan Mackey
C'est le début de la fin, qu'elle se dit en poussant la porte d'entrée. Elle qui s'était jurée de ne revenir ici sous aucun prétexte fait un retour à la case départ. C'était évident que ça allait finir comme ça - à vrai dire, ça tient même du miracle que ce ne soit pas arrivé avant. Il lui a fallu une bonne semaine avant de montrer le bout de son nez à tous ses rendez-vous de St Lio qu'elle a ghosté sans décommander dans le brouillard de la gueule de bois d'anthologie qui avait suivi, planquée entre son petit appart ici et le plus grand de Montp'. Léopold n'a jamais autant eu d'attention de sa part, aussi distraite soit-elle.

Mais Shiv n'a plus dix-huit ans, et ghoster n'est plus une option - et puis elle ne peut pas demander à Paul et Charlie de nourrir les chats tous les jours. Alors vaille que vaille, elle revient - à St Lionel, à ses cours de pilates, au club de crochet auquel elle voulait s'inscrire plus tôt sans en avoir le courage, dont elle pousse la porte en ressassant sur parallèle de vaine tentative de conviction que a) personne ne sait qui elle est ou b) si on la reconnaît, tout le monde s'en fout maintenant. Elle a sous le bras des muffins fait avec par Léopold (ça vaut mieux pour tout le monde) qu'elle compte donner aux matriarches comme offrande de paix, c'est qu'elle connaît encore les codes du village et celui-ci est le plus important des non-dits.

Et finalement ça va. Shiv fait un pas après l'autre et rien ne se passe. Elle capte peut-être un regard curieux une fois qu'elle a salué tout le monde, mais aucun scandale. Les participant-es de tout âge s'installent autour d'une grande table où sont disposées aiguilles et tasses de thé et de café en chemin de table ; Shiv propose des muffins à tout le monde, prend un mug, la thermos de café et se tourne vers sa voisine ; une gamine d'une vingtaine d'années, de quoi lui arracher un sourire et lui serrer le coeur. A voir l'aisance avec laquelle elle parle au reste du groupe et occupe l'espace, c'est clairement une enfant du coin.
- Vous en voulez ? Elle se rappelle vaguement que tout le monde n'abuse pas de la caféine comme Paul et elle le font, tente de se rattraper. Ou vous préférez du thé peut-être ? Le sourire poli cache la curiosité. Elle s'attendait à moitié à être la personne la plus jeune du groupe à avoir des hobbies pareils, de quoi se rappeler que St Lio a toujours de quoi la surprendre, comme le regard d'approbation mêlé de curiosité que leur lance Jeanette en face.
- Si vous voulez un muffin aussi allez-y hein. Elle a envie de dire que c'est safe parce que ce n'est pas elle qui les a fait mais ça ne ferait rire qu'elle, alors elle s'abstient. Ce n'est, après tout, que sa grande première au club de tricot-crochet ; faut pas se louper.

Lun 15 Jan - 22:01
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Charlotte Renaud
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FC + Crédits : Sophie Thatcher (violenteorange) + antlerqueer

Âge du personnage : Deux décennies à se chercher, se casser la gueule, se relever, sourire, courir, sauter, gueuler aussi, souvent. 20 ans qui rayonnent sur sa trombine.

Occupation : Touche à tout, pas le temps de rêvasser, tantôt fleuriste le temps de quelques heures, enfile aussitôt le tablier de baby-sitter à la nuit tombée, quelques cours du soir donné à une flopée de gamins du coin entre deux. Elle vend aussi ses crochets sur internet ou sur le marché quand elle trouve le temps.

Grand rêveur
Charlotte Renaud

I'll celebrate on the day that I get the news
I'll count down the ways, I'll be wishing that I was you
S'
essoufle
le
temps
Comme d'habitude, elle est l'une des premières à pousser la porte du club de crochet local. Et comme d'habitude, elle s'applique à apporter son aide, histoire de prouver aux petites mamies du club que la jeunesse du coin n'est pas si désespérée, qu'elle peut se montrer utile et prête à tendre la main. Avec le sourire, en plus de ça. Tout le monde par ici, sait que la petite Charlotte Renaud n'est pas une feignante, qu'elle court partout à longueur de journée et que sa présence assidue au club de crochet relève presque du miracle. On se demande souvent par quelle magie elle parvient à caler toute sa vie dans un planning si bien rempli. C'est sa fierté. "-Attendez madame Moreau, je vais le faire." Liant le geste à la parole, elle débarrasse aussitôt les bras de la vieille femme d'un carton débordant de pelote de laine.

Le temps passe, la salle se remplie. Quelques nouveaux visages ont fait leur apparition, ce qui plaît bien sûr à la présidente du club qui, malgré son âge, n'a pas l'air décidé à céder sa place. Il faudra sans doute attendre qu'elle trépasse, comme elle aime s'en vanter. Toujours est-il qu'une voix interpelle Charlotte, celle d'une femme assise à sa droite et qu'elle n'a pas encore eu la chance de rencontrer par le passé. Pourtant, il y a quelque chose dans son visage qui lui semble familier.
Mais quoi ?
Avec le sourire, chassant le semblant de trouble qui l'anime, elle se décide enfin à lui répondre sous le regard bien trop curieux de cette chère Jeanette. Toujours en train de traîner l'oreille partout celle-là, pas aussi sourde qu'elle le laisse penser. "-Je préfère le thé, merci." Le café, ça lui laisse un horrible goût en bouche. "-Merci, d'avoir apporté des muffins. Tout le monde semble les apprécier." Quelque chose la pousse à converser avec cette femme, et ce n'est pas juste le fait que Charlotte soit naturellement à l'aise avec les autres. Un je ne sais quoi qui anime sa curiosité. "-C'est la première fois que vous venez au club, non ?"
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Mer 17 Jan - 12:36
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Siobhan Mackey
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Siobhan Mackey

- Bien sûr.
Elle a un léger sourire de politesse le temps de l'échange de thermos, remplit le mug de la gamine avant de se servir une rasade de café qui annonce être bien corsé rien qu'à l'odeur, juste comme elle l'aime. Passe de debout à assise, sort tout son matos, les crochets et les pelotes de laine. Elle veut profiter de l'ambiance et de l'expertise locale pour s'atteler à un projet ambitieux pour Kraken II (et sa petite tête), le chapeau-fleur dont la complexité la freinait jusque-là.
- Oh, ce n'est pas grand chose. La pelote est posée devant elle, le crochet à côté, parfaitement droit. Et puis on m'aurait mis à la porte si je ne l'avais pas fait. Sourire entendu à destination de Jeanette, qui opine en oubliant de faire semblant qu'elle ne les écoute pas. Il y a quelque chose dans son air qui lui échappe.

- Hm ? La gamine se rappelle à son attention, et maintenant que Shiv est installée, elle est plus à même de tenir la conversation. Oui, tâtonne un peu, ça faisait un moment que je voulais venir mais… mais j'ai croisé mon ex que j'ai ghosté et abandonné avec notre fille alors je me suis dit que l'idée était quand même bof.
- J'ai manqué de temps. Le travail, tout ça. Jeanette tousse. Shiv se racle la gorge. L'attitude cache la gêne, une gorgée de café et ça repart.
- Et vous ? Je ne m'attendais pas à voir des personnes aussi jeunes ici. S'abstient de dire que Léopold lui a dit que c'était un hobby de mémé vu l'âge moyen dans la salle. Repose la tasse et se permet de la dévisager un peu le temps qu'elle réponde, a le regard qui glisse sur les cheveux décolorés au moins trois fois pour avoir un blond si platiné, sur les traits qui maintenant qu'elle la regarde lui disent vaguement quelque chose, sûrement qu'elle l'a déjà vue au resto de Charlie un jour, sur le regard perçant sous cinq centimètres d'eyeliner. Ça lui rappellerait presque sa jeunesse.
- Vous savez déjà… ? Ah. Elle voit un peu tard qu'elle a déjà la réponse à sa question, lâche un petit rire de sa mégarde. Si ça se trouve c'est même vous qui allez réussir à me dire comment faire ce que je voudrais sur mon projet.
- C'est pour avoir un peu d'aide que je voulais venir à la base.

Mer 17 Jan - 17:42
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S'
essoufle
le
temps
Il y a le regard de Jeanette qui perdure, s'accroche à elles comme si voir les deux blondes en train de papoter côte à côte relevait de la surprise générale. Un regard que Charlotte associe à de la curiosité mal placée, plutôt qu'à l'étonnement. "-Je vois." Qu'elle glisse à sa voisine avec un sourire amusé. Jeanette opine du cheffe, ne fait même plus semblant. La commère du club, il en fallait bien une. "-D'ailleurs, il me semble que la prochaine personne sur la liste du goûter, c'est Jeanette. Elle fait un excellent fondant au caramel, vous verrez." La vieille se renfonce dans son siège, comme pour disparaître, et détourne l'attention quelques secondes. Un peu de tranquillité, le temps de faire connaissance avec la nouvelle.

Une gorgée de thé, puis elle attrape son crochet ainsi qu'une pelote de laine rose pastel. Elle a bien envie de faire un petit cochon en peluche, ça fera fureur sur le marché. Les enfants raffolent des peluches de Charlotte et c'est ce qu'elle préfère faire, avec les vêtements qu'elle porte surtout l'été. "-Je comprends, pas facile de trouver du temps quand le travail prend déjà beaucoup de place. Mais c'est cool d'être venu." Elle hoche la tête et entame déjà son cercle magique, comme s'il s'agissait de la tâche la plus simple au monde. Elle a l'habitude et ça se voit, ça surprend même sa voisine. Il faut dire que Charlotte est la plus jeune membre du club de crochet de St Lio. C'est sa fierté. La moyenne d'âge est au-dessus de cinquante ans. "-Je fais partie du club depuis trois ans, maintenant. Mais je fais du crochet depuis que je suis gamine." Une passion venue de nulle part. En fait, ça l'aide à se détendre presque autant que la musique. "-C'est quoi votre projet ?" Elle cesse son propre crochet pour tourner de nouveau le visage vers cette femme, prête à lui venir en aide s'il le faut.
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Jeu 18 Jan - 14:18
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Siobhan Mackey

La petite a du répondant. Tant mieux pour elle, elle ira loin ; Shiv, elle, ne se risque pas à se mettre Jeannette à dos. L'a pas envie de décevoir comme elle a pas envie de s'engager, elle se projette pas si loin. Faut déjà voir comment elle survit à la première séance, pas si évident de se remettre sur le devant de la scène. Elle se sentait moins jugée la première fois qu'elle a créé un compte Tinder, même si son interlocutrice n'a pas montré les crocs.
- Ah oui ? J'ai hâte de voir ça. Jeannette fait mine de regarder ailleurs, Shiv pense à ce fameux fondant qui lui collait tant aux dents qu'elle craignait de les perdre quand elle était petite.

Ça s'attelle au sujet de la réunion, ça planche sur le dossier. Elle a sa pelote de vert et sa pelote jaune canari devant elle, le patron enregistré sur son téléphone qu'elle sort de sa poche en souriant à ce que dit sa voisine de table en même temps qu'elle met ses lunettes sur le bout de son nez - c'est qu'elle a les yeux qui fatiguent vite, maintenant. Heureusement qu'elle se l'est envoyé par mail en amont pour être sûre de ne pas le perdre.
- Ah oui ? Ce n'est pas commun dites. Et vu la vitesse à laquelle elle enchaîne les mailles, ce n'est pas un mensonge. Elle se demande si elle aurait pu avoir des après-midi crochet avec sa fille, si elle était restée - Shiv n'en a eu ni avec sa soeur, ni avec sa mère, ni sa grand-mère. Lorsqu'elle s'y est mis, l'était trop tard.
- Vous faites euh - comment ça s'appelle déjà - les amis gourous ? - Enfin, Shiv écarquille les yeux et enchaine illico sur une grimace, l'a au moins à son avantage de se rendre compte à quel point elle est gênante. Les petites peluches là.

- Ah ! L'exclamation vient du cœur lorsqu'elle retrouve le patron, zoome pour montrer le résultat souhaité. C'est un petit chapeau pour animaux en forme de fleurs. Je connais les points, mais je ne vois pas comment faire l'effet recourbé sur les pétales, je me suis arraché les cheveux à ce sujet. Se penche un peu vers la jeune femme pour lui montrer l'écran du téléphone, la photo du chapeau sur la tête d'un chat aux yeux exorbités. C'est d'un kitsch, il faut absolument qu'elle arrive à le refaire pour son compte instagram de crochet, si avec ça elle ne fait pas le buzz avec un pic à douze likes. Kraken II serait tellement adorable.

Jeu 18 Jan - 17:22
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Charlotte Renaud
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le
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La simple évocation du fondant au caramel qui vous reste sur les dents pendant au minimum trois jours, suffit à ce que Jeanette les lâche un peu du regard. Non pas que Charlotte ne soit pas curieuse elle aussi, mais les yeux de la vieille femme braqués comme deux projecteurs sur elle et sa voisine commençaient à devenir plus qu'envahissants. Presque gênants. "-Vous n'allez pas être déçue." Sert de conclusion à l'arc du goûter.

Maille après maille, la pelote forme un cercle, habile avec son crochet. La tête du petit cochon en peluche prend forme, elle commence déjà les oreilles. "-Des amigurumi." Qu'elle corrige la femme à sa droite, un sourire amusé par sa maladresse pour venir étirer ses lèvres. "-C'était presque ça." Elle se veut rassurante, pas vraiment moqueuse. "-Je trouve que c'est apaisant, le crochet." Elle regarde à peine ce qu'elle fait, comme si ses doigts suivaient naturellement le rythme, qu'ils connaissaient par cœur les courbes de la laine qui file entre ses doigts. Des années à s'entraîner, seule, au beau milieu de sa chambre en bordel. Papa râlait parfois des pelotes qui traînaient jusque dans le salon et la cuisine. Puis, il y a trois ans, elle a sauté le pas et c'est comme ça qu'elle a rejoint le club. Tant pis pour la moyenne d'âge, c'était autant sa passion que celle des anciens du village.

Elle se penche un peu pour mieux regarder l'image que lui montre sa voisine depuis son téléphone. Un modèle de chapeau pour animaux absolument adorable. "-Oh, j'adore ! C'est vraiment trop chou." Mais en effet, l'effet de style sur les pétales n'a rien de facile. Charlotte repose son propre crochet sur la table. "-Je peux essayer ? Je peux vous faire un pétale, en guise de modèle."
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Ven 19 Jan - 14:09
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Siobhan Mackey
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Les voilà qui semblent débarrassées de Jeannette, ou au moins l'aînée se fera plus discrète. Et Shiv respire, débarrassée d'un poids. Pas de Ed qui s'invite de nouveau dans sa journée de près ou de loin - une fois dans la semaine voir la décennie, c'est déjà assez. L'a un regain d'enthousiasme qui se transmet par et via son interlocutrice, la discussion qui s'ancre dans un hobby si familier que Shiv baisse sa garde malgré son âge, un sourire aussi rassurant qu'une berceuse oubliée dans les méandres de l'enfance.
- Oui ! Voilà, c'est ce que je voulais dire. Je n'arrive jamais à me souvenir du nom. Pourquoi s'emmerder à appeler ça comme ça aussi, alors qu'on pourrait dire peluche, ça - Shiv, l'a du mal à capter la façon dont les buzzwords font les trends sur les réseaux. L'a même pas besoin de se justifier vu que la petite n'a pas l'air de lui en tenir rigueur, qu'elle continue son crochet à vitesse éclair sans s'emmêler dans le fil rouge de sa pelote ni de la discussion.
- Oui, je suis d'accord. Elle a du mal à faire comprendre ça à Léopold - la façon dont le cerveau se met en pause face à la tâche mécanique et la satisfaction d'avoir produit quelque chose de tangible, si bien qu'elle a simplement arrêté d'essayer. Pas d'énergie à gaspiller là-dedans. Je regretterais presque de ne pas m'y être mise avant. Pas non plus un hobby qui date d'hier, l'a juste tricoté toute sa vie sur un fil de si qui ne semble pas avoir de fin.

Y'a la lumière du téléphone qu'elle a monté - histoire que la gamine et elle voient bien le patron - qui se reflète sur les verres de ses lunettes.
- Merci. L'a un sourire fier comme si c'était elle qui l'avait fait. Bien évidemment, il n'en est rien. C'est pour mes chats. L'est là, la source de sa fierté. A défaut d'être restée pour élever celle qui l'est vraiment, ses chats sont comme ses enfants.
- Oui oui bien sûr. Merci, vous me sauvez la vie. Elle décale la pelote jaune vers son interlocutrice et prend la verte pour elle-même, fait la première maille de la tige de la plante - le sommet du chapeau. Les mailles s'enchaînent avec autant de rapidité que sa consoeur ; l'est pas en reste, Shiv, même si elle doit bien s'admettre dépassée lorsqu'elle voit que la jeunesse en sait plus long qu'elle.

Le silence se fait pendant un temps, chacune concentrée sur son ouvrage. Et puis ;
- Ah ! C'était donc ça ! Les mains arrêtées en plein geste et les yeux écarquillés, la bouche cale un "o" quasi-parfait.
- C'est évident maintenant que je le vois, mais je n'y aurais jamais pensé toute seule. Elle sourit, finit la base de sa fleur. Le regard jongle entre le fil jaune qu'elle a repris pour essayer par elel-même, le patron et la fée du crochet.
- Vous êtes douée. Vous avez appris toute seule ?

Sam 20 Jan - 18:18
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Charlotte Renaud
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Bien assise au fond de sa chaise, le crochet passe et repasse, inlassablement, entre des boucles de fil rose. Elle change de pelote, passe au marron, se dit que ça pourrait être sympa d'ajouter un semblant de tache de boue sur le pelage du futur cochon en peluche. Elle ne perd pas le nord pour autant, l'oreille tendue, elle ne loupe aucune miette de cette conversation qu'elle entretient avec la nouvelle du club. Elle la trouve sympa, cette femme. Elle se dit que c'est presque dommage qu'elle ne soit pas venue plus tôt faire du crochet avec les autres. Mais de ce qu'elle a capté, sa voisine a beaucoup de travail, trop sans doute pour accorder du temps à un loisir. Charlotte pourrait presque connaître ça, si elle n'était pas aussi douée pour jongler avec tout ce qui compose son planning hebdomadaire. Le crochet, c'est presque aussi important que le travail à ses yeux. Comme la musique. "-Vous avez commencé quand ?" Qu'elle demande, curieuse, mais pas que. Elle a vraiment envie de faire connaissance avec cette femme. Elle dégage quelque chose de familier, d'apaisant. La seule femme qui lui faisait ressentir ça, c'était sa grand-mère, Adèle.

Un simple coup d'œil sur le téléphone de sa voisine, et Charlotte est déjà en train de lui proposer son aide. Elle pense avoir compris comment former des pétales parfaits, alors elle s'y attelle et le résultat n'est pas trop mal. "-Tadam !" Il y a de la fierté dans son exclamation, le sourire qui va bien avec pour confirmer qu'elle est assez contente de son exploit. Puis, la femme a l'air d'avoir compris comment faire grâce à sa démonstration. Amora est heureuse. Elle aime aider les autres, ça suffit à faire son bonheur. "-Avec ça, vos chats seront à croquer." Qu'elle ajoute en redonnant le crochet à sa voisine. "-J'ai commencé seule, vers l'âge de dix ans. Mon père râlait parce que je laissais traîner mes pelotes de laine partout dans la maison." Elle laisse un rire lui échapper, le souvenir presque encore intact dans sa mémoire. Un court silence plane, puis elle renchérit : "-Je crois que je vais vous emprunter l'idée. Ça me plairait bien de faire un crochet pour mes animaux."
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Mar 23 Jan - 11:57
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Siobhan Mackey
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Siobhan Mackey
tw: deuil un peu

Les mains s'activent avec le flegme de l'habitude, des heures passées devant des tuto youtube à se convaincre qu'elle n'a besoin de personne et Paul qui la regarde d'un air dubitatif jusqu'à ce qu'elle fasse ses premiers vêtements à Kraken. On pouvait à peine passer une des pattes du bichon dans le trou prévu pour la tête.
- Ca fait quelques années maintenant. Comment dire, veut pas s'attarder sur le sordide, sur la maison de mamie qu'il avait fallu vider et les affaires à répartir. Veut pas s'attarder sur le tiraillement et le cri du cœur à l'idée de jeter les caisses de fourniture de tricot et de broderie. Elle n'a récupéré que ça et quelques tableaux, pour au final acheter de nouvelles pelotes dans la crainte que l'image de sa grand-mère s'estompe en même temps que la laine prend une nouvelle forme.
- C'était un peu un héritage familial. J'ai suivi tard mais au moins ce n'est pas perdu. L'adresse un sourire pas bien grand mais franc à la gamine, avec un relent de surprise de s'ouvrir aussi facilement sur ce sujet. Quelque part en périphérie de son champ de vision, les matriarches opinent.

L'avait presque oublié comme ça peut être facile d'avoir une simple conversation avec quelqu'un et que ça n'ait rien de transactionnel officialisé et petites dettes entre amis. Comme à St Lio on se retrouve juste pour se retrouver, et qu'on profite de l'instant juste parce qu'il est là et qu'il n'y en aura pas d'autre exactement pareil, simplement des milliers qui se ressemblent et qu'on en a jamais assez. L'avait oublié ça Shiv, ça ne fait qu'un oubli de plus - au stade où elle en était.
- Merci, vraiment. Le sourire solaire déteint sur elle avec quelque chose de familier qui s'accompagne d'un pincement dans la cage thoracique sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Je vous montrerai le résultat la prochaine fois.
- Si vous le faites pour les vôtres il faudra me le montrer aussi. Shiv ne prête pas attention aux autres conversations autour d'elles même si elles semblent plus vives que jamais - entre son interlocutrice et son ouvrage, elle n'a plus d'attention à leur prêter.
- Ca fait jeune ! J'espère que votre père ne vous a pas découragée. Et Amora, elle a quoi comme hobbies ? Comment Ed l'a-t-il élevée ?
- J'ai trouvé le patron sur Pinterest. Une participante du cours de pilates en parlait l'autre jour et Shiv a enregistré des dizaines d'idées dessus depuis, ça occupe ses trajets.
- Il faudra un peu adapter si vous avez autre chose que des chats mais je ne me fais pas de soucis à ce niveau. L'a un sourire pour elle de connivence - bien sûr que la gamine saura faire, elle lui parle de Pinterest mais elle a probablement déjà vu ça sur tiktok et vu son niveau, elle n'a clairement rien à lui apprendre.
L'avance au passage sur son pétale et l'effet marche comme elle veut, ça va rouler tout seul maintenant qu'elle a capté le truc. C'est sûr et certain.
Sam 27 Jan - 22:44
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Elle est attentive, intriguée par cette femme qui parle, sans jamais trop en dévoiler. Il y a comme de la pudeur dans ses mots, qu'elle a l'air de chercher dans un tiroir de sa tête, histoire de garder un peu de mystère. Comme si Charlotte pouvait juger son vécu, comme si elle en avait le droit. Elle sourit. "-Mieux vaut tard que jamais." L'adage sert de conclusion, chercher à en savoir davantage sur ce fameux héritage familial serait déplacé. Alors Charlotte termine le pétale et rend son crochet à sa voisine, toutes les deux ravies du résultat. Elle mémorise le modèle, se dit qu'internet pourra toujours l'aider à le retrouver de toute façon, si elle décide de faire un de ces chapeaux pour son chat, et pourquoi pas, pour son canard. "-Vous pensez que ça irait bien sur la tête d'un canard ?" La question est sincère. Elle dégaine aussitôt le téléphone, entre le code, fonce sur la galerie photo, dans l'album dédié à ses précieux animaux de compagnie, puis se penche de nouveau vers la femme pour lui montrer la bouille de Bob. "-C'est lui." Sur le cliché, l'oiseau est allongé sur l'accoudoir du canapé, paisiblement endormi.

Elle grimace quand l'époque des pelotes étalées dans tout le salon revient. Son père râlait, sans trop la disputer. En revanche, elle s'en est toujours un peu voulue d'avoir mis un tel bazar chez eux, par simple passion. Elle ne rangeait pas vraiment, au cas où une folie de crochet la prendrait au beau milieu de la journée. Paupiette, le chat, était ravis de jouer avec toute cette laine. Bob dormait au milieu des couleurs. Les chiens pensaient qu'il s'agissait de drôles de balles. Les animaux participaient à la catastrophe, résultat, il fallait enjamber des tonnes de fils éparpillés sur le sol pour aller du salon à la cuisine. "-Oh non, mon père est plutôt un soutien sans faille, qu'importent mes lubies soudaines. Disons juste... Qu'il a évité de justesse plusieurs chutes à cause de la laine." Elle range son téléphone dans sa poche, reprend son cochon en peluche. "-Vous faites quoi dans la vie ?" La question est soudaine, mais elle aimerait vraiment savoir ce qui peut bien prendre autant de temps dans la vie de cette femme pour qu'elle n'ait encore jamais eu l'occasion de venir au club auparavant.
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Mar 30 Jan - 12:31
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Pseudo : une gorgone

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Date d'inscription : 12/01/2024

FC + Crédits : carey mulligan (martini police)

Âge du personnage : trente-huit ans bien tassés, on regarde l'aiguille courir et on attend la suite.

Occupation : avocate en droit de la famille - ça ne s'invente pas

Grand rêveur
Siobhan Mackey

Elles échangent un regard ; celui de celles qui savent. Un non-dit sur ce que chacune a perdu et les fragments ramassés pour combler le vide, ce qui reste. Juste la volonté de bien faire, peu importe ce que cela veut dire.
- Euh… Peut pas dire qu'elle est pas surprise à l'idée d'un canard qui se balade à St Lio avec un chapeau sur la tête, quoi que c'est très St Lio, finalement. Oui ?
- Enfin je ne vois pas pourquoi cela n'irait pas. Tente de se représenter l'image, ça serait même trop mignon.
- Tant que vous ajustez les mes- A pas le temps de finir sa phrase que la gamine lui montre déjà des photos dudit canard d'intérieur, et de surprise les mots restent en suspension dans l'air, qu'elle remplace par un semblant de rire incrédule.
- Oui,si vous réduisez d'un tiers les proportions ça devrait passer. A voir.
- …
- Un canard de compagnie, hein ? Elle reprend son ouvrage une fois passé le choc initial. Pourquoi pas, après tout.
- Ca ne pose pas trop de problème avec les chats ? L'imagine pas la cohabitation se passer sans encombre ni même avoir un canard d'intérieur mais pourquoi pas, après tout ; ce n'est pas chez elle, et puis le volatile a pas l'air si mal à bien y regarder, sur l'accoudoir entre deux pelotes, un coussin léopard et un étui à guitare qui traîne dans l'arrière-plan. La scène lui laisse un arrière goût amer de déjà-vu qu'elle ne s'explique pas, mais son interlocutrice reprend son téléphone avant qu'elle ne trouve le pourquoi du comment, reste plus que l'impression sans nom et un début de question qui ne franchit pas la barrière de ses lèvres quand elle observe la petite avec une attention redoublée.

- Vous avez l'air proches, commente-t-elle avec douceur ; et l'image d'un homme sans visage qui se casse la gueule la fait doucement rire. L'a pas le temps de s'attarder sur le sujet que sa consoeur veut déjà passer à autre chose.
- Avocate. Un nouveau pétale qu'elle commence. Je suis spécialisée dans le civil, surtout les affaires familiales, et aussitôt la précision faite, un rire étouffé dans une toux retentit du côté de Jeannette. Shiv la foudroie du regard.
- Et vous ? Elle la considère, la patience et la pédagogie avec laquelle elle lui a montré comment faire la technique qui lui manquait ; elle l'imagine bien professeur des écoles ou quelque chose du genre. Ca colle plutôt avec l'image de la peluche qu'elle crochette aussi, alors que le temps passe et que Shiv avance bien aussi de son côté. Le café dans son mug a complètement refroidi ; quasiment pas bu, absorbée qu'elle est par la conversation.

Dim 4 Fév - 16:05
https://nuitdemai.forumactif.com/t42-past-lives-siobhan https://nuitdemai.forumactif.com/t78-shiv-more-than-a-sprinkle
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Charlotte Renaud
Messages : 121

Date d'inscription : 12/01/2024

FC + Crédits : Sophie Thatcher (violenteorange) + antlerqueer

Âge du personnage : Deux décennies à se chercher, se casser la gueule, se relever, sourire, courir, sauter, gueuler aussi, souvent. 20 ans qui rayonnent sur sa trombine.

Occupation : Touche à tout, pas le temps de rêvasser, tantôt fleuriste le temps de quelques heures, enfile aussitôt le tablier de baby-sitter à la nuit tombée, quelques cours du soir donné à une flopée de gamins du coin entre deux. Elle vend aussi ses crochets sur internet ou sur le marché quand elle trouve le temps.

Grand rêveur
Charlotte Renaud

I'll celebrate on the day that I get the news
I'll count down the ways, I'll be wishing that I was you
S'
essoufle
le
temps
La mention du canard de compagnie semble surprendre sa voisine. Charlotte sourit, habituée à cette réaction lorsqu'elle dévoile l'existence de Bob à quiconque ne réside pas, ou depuis peu, à St Lio. Si elle s'écoutait, elle aurait déjà embarqué tout un tas d'animaux chez elle, mais le manque de place l'en empêche. Elle garde quand même en tête l'idée d'adopter, un jour, une vache. Elle n'en démordra pas. "-Ça se passe plutôt bien. Lui et Paupiette, mon chat, s'entendent à merveille." Le duo improbable, jamais l'un sans l'autre. Le canard s'endort bien souvent contre le félin qui veille sur l'oiseau. Au début, il devait bien le voir comme un morceau de viande ambulant, la cohabitation n'était pas simple, mais ils se sont faits l'un à l'autre. Même les chiens s'y sont habitués. Une jolie bande de pote.

Le téléphone est rangé, le crochet reprend aussitôt. Elle ne remarque pas l'espèce de trouble qui habite le regard de sa voisine, trop concentrée sur sa peluche qui prend forme. La question fuse, curieuse à l'idée de savoir ce qui occupe tant les journées de cette femme. "-Avocate ?" Elle sourit. "-Je ne suis pas surprise." Il y a ce rire en bruit de fond qui lui fait relever la tête. Charlotte lance un regard noir à la vieille dame, à l'unisson avec sa voisine, qui, aussitôt, détourne le visage pour regarder ailleurs si elles y sont. Décidément, c'est bien curieux que Jeannette s'intéresse autant à leur conversation. "-Ça doit être passionnant comme travail, ce que vous faites. Vous devez voir tant de profils différents." Elle est sincère. Si elle avait eu envie de se lancer dans des études, peut-être bien que le droit l'aurait tenté. "-Moi ? Je fais un peu de tout." Nouveau rire pour lui échapper, tandis qu'elle termine les pattes du cochon en laine. "-Je suis fleuriste à mi-temps, baby-sitter aussi. Je donne des cours du soir aux gamins du village parfois, il m'arrive aussi de vendre sur le marché." Elle ne mentionne pas son petit groupe de pote, avec qui elle se la joue autant chanteuse qu'enquêtrice du dimanche. C'est plus une passion qu'autre chose.
MADE BY @ICE AND FIRE.
Mar 13 Fév - 11:10
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