Âge du personnage : trente-huit ans bien tassés, on regarde l'aiguille courir et on attend la suite.
Occupation : avocate en droit de la famille - ça ne s'invente pas
Grand rêveur
Siobhan Mackey
abandon parental (dans les deux sens), grossesse adolescente, dépression post-partum
siobhan mackey
ft. carey mulligan
0.1 Infos générales
Nom : ça chante en consonances venues d'irlande, mackey dont elle a la chance qu'il soit passe-partout en toute relativité.
Prénom : a passé l'enfance à entendre des c'est impossible à dire, aussi ! en refrain entre toutes les prononciations possibles de siobhan qui ont fait des couplets sans harmonie. apprécie encore plus avec l'âge la capacité à se prononcer sans fausse note, prend un malin plaisir à laisser les autres se démerder avec la prononciation pour se régaler des mines déconfites quand quelqu'un le dit (enfin) correctement. shiv, ces personnes-là l'appellent généralement - avec plus de simplicité. aussi bref et tranchant qu'un coup de surin ou que les remarques acidulées qui fusent en repas de famille.
Âge : a les trente-huit bien sonnés bien calés bien carrés. ça traîne en longueur, l'a fait le tour de l'horloge, coché toutes les cases. on se tourne les pouces et on attend sans savoir trop quoi.
Genre : femme cisgenre ; pas une question qu'elle s'est posée, ce qui pour elle est déjà une réponse en soi.
Date & lieu de naissance : l'a pas trouvé mieux que de naître en plein cagnard, un beau huit août qui a tapé son record de chaleur. elle braillait comme jamais, comme pour s'excuser de ça et de la suite. c'était dans une clinique à marseille, son père a cramé tous les feux rouges dans la panique - l'a pas tant l'habitude d'en voir à st lio, faut dire, et y'avait pas de maternité là-bas à l'époque.
Origines & Nationnalité : elle peut remercier ses grands-parents paternels venus d'irlande pour le prénom, et puis pour le nom aussi. c'était une décision prise à la va-vite, et st lio s'est imposé pour son soleil, sa vie pittoresque et ses prix plus qu'attractifs. aujourd'hui les mackey ont bien la nationalité française sur le passeport, et l'accent chantant qui reste quand ils facetiment les cousins.
Occupation : la plaque à son bureau arbore fièrement avocate à la cour - et fière, elle l'est. c'était pas une situation évidente, celle dont elle s'est extirpée. tout le confort matériel qui en découle vient de son obstination et de sa détermination, des heures passées à plancher sur le code civil et à débattre jusqu'à plus de voix. y'a une forme d'ironie à ce qu'elle se soit spécialisée dans le droit de la famille qu'elle ne voit pas.
Statut : il y a bien ce gars du boulot qu'elle voit régulièrement, même en lui ayant dit que leur relation avait une date d'expiration. il est plus investi qu'elle, c'est gênant pour tout le monde, mais elle oublie tout le temps d'y mettre fin. pauvre léopold.
Orientation sexuelle et/ou romantique : met d'étiquette ni sur sa bisexualité ni sur ses difficultés à s'attacher sur le plan romantique.
Groupe : baudelaire ; la conscience de ses privilèges pousse à enterrer un peu plus loin tout ce qui pourrit sous le tapis.
Traits de caractère : y'a l'esprit affûté comme le surin dont elle a pris le surnom. shiv observe, shiv analyse, shiv est pas facile à déstabiliser quand elle joue à domicile - ou pas, d'ailleurs. y'a la voix douce et implacable, y'a le dos droit et le regard fixé devant elle. on ne regarde pas derrière soi, jamais. ça serait voir les regrets qu'on se traîne en sentence, et ça, shiv en a un paquet. non pas qu'elle en parle à qui que ce soit, et certainement pas en ces termes. y'a la femme de glace et de fer au boulot, la détermination comme moteur. shiv, elle sait ce qu'elle veut. mais dès qu'on parle famille y'a l'assurance feinte, fake it until you make it. il faut combien d'années, avant d'oublier ? y'a la douceur enrobée dans un commentaire acerbe - mais c'est pour ton bien -, l'affection qui se devine sous les cadeaux les plus onéreux qui passent pour de la vantardise. y'a les sourires en demi-ton, la porte ouverte jusqu'à pas d'heure qui tient de l'acquis, l'amour du kitsch qui s'assume à peine, la chanson gueulée à pleins poumons vitres ouvertes lors d'un roadtrip décidé sur un coup de tête, le social caméléon qui prend les couleurs qu'on attend d'elle. y'a l'envie de faire bien qui se bat en duel avec l'ego fragilisé, y'a l'arrogance pour masquer les peines et les insécurités et garder tout le monde à distance de bras, pas plus loin mais pas plus près, et le matérialisme pour combler le vide. elle se le trimballe depuis vingt ans ; elle a appris à l'ignorer, mais il est toujours aussi béant.
02. Questions
Que pensez-vous des légendes urbaines ? Quelle est votre légende urbaine préférée ? l'était terrifiée par le crochu étant petite, puis déterminée à démasquer la sirène ; aujourd'hui ces légendes ne sont qu'une anecdote sur ses jeunes années, bien qu'elle jurerait avoir une fois aperçu la sirène bleue entre les baigneurs.
Êtes vous investi.e dans la vie au village ? c'est difficile de s'y remettre et de faire taire le syndrôme de l'imposteur. elle connaît tous les anciens, mais il y a trop de nouvelles têtes ; elle connaît tous les codes mais n'est plus intégrée. shiv, c'est une étrangère qui vient de l'intérieur. elle a beaucoup d'efforts à faire, et pas toujours envie de les fournir.
C’est enfin vendredi soir, qu’avez-vous de prévu ? il y a peu de temps encore, elle aurait probablement été en ville ; d'une soirée à une autre, pour faire une apparence. c'est l'avantage de représenter un cabinet de renom. si ce n'était ça, elle aurait échappé aux faux-semblants en se réfugiant dans le travail, à plancher sur des dossiers jusqu'à pas d'heure. maintenant, shiv se consacre à des activités qui lui ressemblent plus : rester chez elle et profiter d'une soirée solo devant netflix avec son crochet et ses chats, ou sortir boire un verre de vin blanc entre copines. le changement n'est pas si radical, mais il signe un tournant.
Que pensez-vous du concours floral (question capitale) ? c'est le cœur de la vie à st lio. elle évite d'y penser - ça remue trop de ces choses qu'elle préfère oublier.
Aimez-vous votre vie à Saint Lionel ? elle aurait pu, si les choses s'étaient déroulées autrement. rien que quelques années de différence auraient changé la donne. elle ne regrette pas la vie qu'elle a laissé là-bas ni d'y revenir - elle appréhende, en revanche. y'a tout à refaire, maintenant.
Êtes-vous plutôt gâteau au chocolat ou tartes aux fraises ? les tartes aux fraises dont elle s'est gavée toute son enfance, au point que c'est devenu son gâteau d'anniversaire depuis toute petite. personne ne la faisait mieux que mamie, celle de gisèle - la boulangère - s'en approche, mais de loin.
Plutôt pro ou anti feux rouges ? elle en conçoit l'intérêt, mais il faut bien l'admettre : les feux rouges, c'est bien pour les autres, pas pour st lio.
Comment la disparition de Tim vous a affecté ? pas tant que ça, au début. certes c'était une surprise ; qu'il se passe des événements pareils à st lio, ça n'a rien de banal. c'était le choc de convenance avant de retourner au train-train de tous les jours. maintenant c'est tout un autre sujet, faut dire qu'elle représente la famille de tim. d'un coup tout est devenu beaucoup plus réel en s'incrustant dans le quotidien, et beaucoup plus personnel en prenant st lio comme théâtre.
est à jour sur candy crush, joue avec le son à fond histoire que tout le monde profite des sweet et des tasty trop suaves à chaque niveau ::: a deux chats qui se font bolosser par tous les autres matous du quartier, trop l'habitude d'être des animaux d'intérieur ::: a un compte insta sans prétention ni sans trop de followers où elle partage ses créa au crochet ::: pleure comme une madeleine devant les téléfilms du dimanche soir ::: fière détentrice d'un autographe de stéphane bern, elle s'enregistre les épisodes de secret d'histoire si elle ne peut pas les regarder lors de la diffusion pour cause d'heures sup' ::: pourrait manger des fraises à longueur de journée, le parfum qu'elle porte le plus souvent en contient des notes ::: a sa routine bien rodée, sort courir tous les matins, pilates le mardi et le vendredi, et le mercredi c'est club de crochet ::: très attachée à son rôle d'aînée de la fratrie sans avoir aucune putain d'idée de quoi faire de tout ça, entre gemma qui ne lui parle pas et son frère qu'elle n'a pas vu grandir ou presque ::: a l'accent particulièrement marqué lorsqu'elle a bu ::: bredouille quelques phrases en irlandais, en a l'accent quand elle parle anglais ::: a quatre-cent-soixante-sept jours de pratique d'affilée sur duolingo en italien ::: grince des dents lorsqu'elle est agacée, a le sourire facile qui se miroite dans le regard
04. Partie libre
la cloche de l'école, la tarte aux fraises de mamie, l'odeur du foin et du crottin de cheval sous les bottes, les bleus sur les bras et les jambes, apprendre à faire des tresses sur les mèches auburn de gemma qui lui glissent entre les doigts, des tâches d'encre plein les mains, crise d'angoisse pour moins que seize sur vingt, l'accent irlandais de papi qui a l'air d'une autre langue que l'anglais qu'elle apprend à l'école, le téléphone à clapet et la ceinture à strass, partager le vernis à ongles qui s'écaille trop vite avec gemma, plus envie de tout partager avec sa soeur.
ça s'échange des cassettes et des cd pour le walkman comme des cartes pokémon dans la cour du lycée, tête de classe et forte tête, petit frère surprise poupon adoré, le regard barbouillé d'eyeliner, child stank qui se veut punk rock et ed qu'elle aborde sur un coup de coeur, ed qui prend toute la place dans sa vie et creuse même un peu à côté, trio terrible a toutes les combines de st lionel, ed et sa guitare et le bras qu'il passe toujours autour de ses épaules, la barre en trop sur le test de grossesse, une fois, deux fois, trois fois,
l'annonce juste avant qu'il ne monte sur scène et les bégaiements dans le micro, trio toujours soudé, les cris à la maison qui devient prison dorée, les fleurs qu'ed lui offre au festival cette année, papa silence radio, maman silence radio à son tour. tu n'es pas notre fille, elle a essayé de compenser pourtant, avec les bonnes notes et à s'occuper de gemma et leur frère pourtant, regardez je peux le faire : je le fais déjà. débarque chez ed avec son ventre rond et ses valises sous le bras. messes basses avec chad, menace d'accoucher en salle d'examen si on ne la laisse pas passer le bac, trio se jure avoir aperçu la sirène bleue.
prétend ne pas avoir vu ed pleurer la première fois qu'il a eu charlotte dans les bras, dort pas, amora dans la tenue que lui a offert son parrain, ses parents qui font mine de ne pas la voir lorsqu'ils la croisent en centre-ville de st lio, premier sourire, mange pas, ed qui se lève la nuit pour qu'elle puisse se reposer, ed qui fait les biberons et les couches sans rechigner ed qu'est parfait, comment on dit à quelqu'un de parfait qu'on n'est qu'une imposteur dans ce tableau ? boule au ventre même lorsque la petite va bien, premiers babillages, shiv fait tout mal, c'est évident, quelque chose cloche toujours, c'est évident. personne n'est meilleur père qu'ed. sait rationnellement qu'elle aime son enfant mais a l'impression de contempler le visage d'une parfaite inconnue. trois jours d'affilée sans sortir du lit. décide dans un élan d'instinct de survie de partir ; s'arrange avec une tante pour rester chez elle quelques temps, d'expliquer à ed quand ça ira un peu mieux. ed comprendra, ils s'aiment tant, elle et lui. juste une petite pause pour être enfin celle que lui et leur fille de cinq mois et vingt-sept jours méritent.
année noire
l'agitation de la ville, le bruit du périph, le café noisette de la fac, l'écran de l'ordi qui se reflète sur les lunettes de confort jusqu'à pas d'heure le temps de finir une dissert, fêter ses vingt ans avec chad et oublier l'alcool triste, l'odeur rance du métro, les rires des autres étudiants, la bière dégueulasse des soirées et la vodka premier prix qui efface toute culpabilité, appeler ed et raccrocher au premier allo ? fatigué, voir ses frère et soeur grandir de loin par photo facebook interposées, connaître tout le personnel de la b.u., un cadeau jamais envoyé pour les trois ans de charlotte, un mail de maman quand la licence est validée, un message sur le répondeur de gemma quand elle se retrouve alitée, passer le permis entre deux diplômes.
les pelotes de laine récupérées après la mort de mamie, une visite des parents pour fêter son master, premier voyage entre potes, le mariage de gemma et la prise de contact timide avec sa famille, la boule au ventre à l'idée de revoir adèle, ed et charlotte, les heures passées devant le bouton "rechercher" sur insta après avoir tapé le nom d'ed pour finalement abandonner, les treize ans de sa fille, chad qui lui assure connaître "la personne parfaite pour elle" - c'est un échec - changement de cabinet d'avocats, première affaire à succès en solo, offre des vêtements pour bébé à motifs de volcans à la naissance de sa nièce et un mobile à planètes, offre de payer le permis de conduire de son petit frère pour ses dix huit ans, premières publications.
visites éclairs à st lio, présente sa meilleure amie à chad - c'est un échec, burger d'anniversaire avec lui pour ses trente-cinq ans, les chatons abandonnés qu'ils trouvent lors de cette soirée et qu'elle ramène chez elle, la cuite des enfers le jour des dix-huit ans de charlotte, la pluie lors de l'enterrement de papi, les séances de crochet en facetime avec maman pendant le confinement, une publication facebook disparition à st lionel, t'as vu ça chad ? elle n'ose pas demander si c'est un ami de sa fille. laisser couler quelques mois, et les parents du gamin qui la contactent. ils savent qu'elle est du coin, se sont vus de loin lors de leurs années lycée. ils ont besoin de quelqu'un, au cas où.
l'odeur des fraises, les mèches devenues grises dans les cheveux de gisèle la boulangère, la statue de la sirène sur le vieux port et le petit appart' qu'elle loue en pied-à-terre à côté du centre-ville, les cafés avec chad en terrasse, les salutations timides des anciens habitants, les amies et leurs enfants qui lui rendent visite, c'est là que tu as grandi ? c'est si beau ! elles ne savent pas qu'elle a une môme qui se balade quelque part dans une de ses rues, ni qu'elle a lâchement abandonné son père dont le souvenir imprègne toutes les pierres. chaque ado a le visage d'amora. elle ne la reconnaîtrait pas.
04. une gorgone
même si mon pseudo c'est une gorgone, vous pouvez m'appeler juste gorgone Crédits icons : glodeelocksart, gmzriver, sofie sund
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Ven 12 Jan - 17:25
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Grand rêveur
Ed Renaud
écoute, tu connais déjà mon avis, tu sais à quel point j'aime shiv de tout mon coeur, et j'suis tellement heureuse qu'on puisse les rejouer ici genre
Ven 12 Jan - 17:45
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Admin
René
Tu es validé.e
par la street
Ouuiiiin j'ai encore pleuré sob. Je suis tellement fan de Shiv depuis si longtemps, et je suis si heureuse de la retrouver, tellement hâte de tout ce qu'on va construire ensemble et ce que tu vas aussi construire avec les autres
je suis obligée de passer par là, même après la validation, parce que Carey et puis en plus elle est née à marseille, une compatriote Bienvenue sur le forum, hâte de lire vos aventures avec Ed
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